lundi 14 novembre 2011

Les DSI français délaissés par leur direction générale ?

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Pas assez consultés, pas impliqués dans les décisions stratégiques, rapportant peu au P-DG... Une étude révèle les carences dont souffrent les DSI en France. Leurs homologues européens se sentent mieux pris en compte.
Réalisé par Virgile Juhan, Journal du Net

Importance du DSI dans la stratégie de l'entreprise

Dans le monde, un DSI sur dix considère que sa direction ne lui accorde aucune importance stratégique. Cette proportion double en France, selon une étude (commanditée par CA Technologies) que vient de mener le cabinet Vanson Bourne auprès de 685 DSI dans le monde.
Et si, dans le monde, 38% des DSI considèrent que leurs supérieurs leur acordent une importance "fondamentale pour le succès de l'entreprise", ils sont un peu moins nombreux en France à le penser (voir graphique ci-dessous), notamment par rapport à leurs homologues israéliens, allemands ou norvégiens : dans ces pays, un DSI sur deux estime que sa direction lui accorde une importance stratégique essentielle...
En outre, l'étude révèle également que les DSI français sont ceux qui rapportent le moins au P-DG. En effet, à la question "Rapportez-vous directement au P-DG", les DSI répondent en moyenne, dans le monde, "non" à 64%. Or, en France les trois quarts des sondés ont répondu par la négative, ce qui est un record. En Norvège par exemple, un DSI sur deux dit rapporter directement au P-DG.


Dans le monde, un DSI sur deux estime que son importance va croître

Et les DSI français n'ont pas le sentiment que leur rôle devienne de plus en plus important aux yeux de la direction. Aucun d'entre eux n'a estimé que leur rôle allait bientôt être perçu comme "bien plus important" - c'est le seul pays où cette réponse n'a jamais été donnée par les sondés. Dans le monde, un DSI sur deux estime que son importance va croître. En France, sur les 30 DSI sondés, 25 ont jugé que leur rôle n'était pas en train de devenir plus important.

Des DSI limités aux questions techniques ?

"Êtes-vous impliqué dans la définition et l'approbation de la stratégie de votre société ?" a demandé le cabinet d'étude Vanson Bourne à 685 DSI dans le monde. 16% d'entre eux ont répondu "Oui, toujours" dans le monde, mais aucun DSI français n'en faisait partie. Les deux tiers des DSI français ont indiqué ne jamais être impliqué dans les décisions stratégiques. Dans le monde, ils sont proportionellement moins nombreux (un peu plus d'un sur deux) à se dire exclus des choix stratégiques
Le cabinet a donc ensuite demandé à ces DSI pourquoi, selon eux, ils étaient exclus du processus de décision (voir ci-dessous les réponses de 379 DSI).

Dans le monde, un sur deux répond que sa direction limite son rôle et sa compétence aux questions purement techniques. C'est l'explication qu'ils sont le plus nombreux à donner. Un tiers d'entre eux considère d'ailleurs que leur supérieur ne voit l'IT uniquement comme un coût, et que ce n'est pas un élément central dans la stratégie. La même proportion indique qu'ils sont uniquement consultés pour l'aspect technique de la mise en oeuvre d'une stratégie.
Même si les répondants en France sont peu nombreux pour cette question (21), il est cependant intéressant de noter que les DSI français se distinguent de manière prononcée de la moyenne en pensant, pour plus de la moitié d'entre eux (57%), que c'est parce qu'il leur manque les compétences nécessaires qu'ils sont exclus du processus de décision (contre 40% dans le monde). les DSI français sont également plus nombreux que la moyenne à estimer que la direction ne reconnaît pas la valeur potentielle qu'il pourrait aporter à l'élaboration de la stratégie.

DSI, un templin pour devenir P-DG ?

Le cabinet Vanson Bourne a également voulu connaître la perception qu'avaient les DSI sur leurs perspectives professionnelles. Ainsi, dans le monde, sur les près de 700 DSI interrogés, un peu plus de la moitié (55%) considèrent que leur actuelle fonction est un tremplin pour en occuper d'autres - le reste pensant qu'il s'agit de la dernière fonction qu'ils pourront occuper.

En France, une écrasante majorité (77%) pensent au contraire qu'il s'agit de leur "ultime fonction", et qu'elle ne leur permetra donc pas d'évoluer vers d'autres responsabilités ensuite. Les DSI français sont, là encore, les plus nombreux à avoir cette vision de leur perspective professionnelle.

Le cabinet Vanson Bourne a ensuite voulu savoir si les DSI qui voyaient dans leur fonction un tremplin vers d'autres responsabilités, pensaient que leur rôle pouvaient les amener à ensuite devenir P-DG. Là encore, dans le monde, près d'un DSI sur deux (44%) qui considére sa fonction comme un tremplin, pense que leur fonction peut les amener à exercer celle de P-DG. Or, en France, deux DSI sur trois pensant pouvoir ensuite occuper une autre fonction ne pensent pas qu'ils puissent ensuite être P-DG.

Il est vrai que peu de P-DG ont précédemment occupé le poste de DSI : à peine 4% selon l'étude, contre 29% d'anciens directeur financiers et 23% d'anciens directeur généraux. Le cabinet Vanson Bourne a ainsi demandé à la totalité des 685 DSI sondés comment ils expliquaient cette faible proportion. Pour plus de la moitié d'entre eux, c'est parce que la fonction de DSI est associé à un rôle technique (58%), ou à un rôle de support plus qu'un rôle central (53%). 42% estiment avoir les bonnes compétences, mais pensent également que d'autres fonctions ont une meilleure expérience qui favorise mieux leur prédisposition à exercer la fonction de P-DG.

L'importance relative du Cloud Computing pour la DSI

15% des 685 DSI interrogés par Vanson Bourne pensent que c'est l'accroissement exponentiel du volume des données qui constitue le facteur de changement le plus significatif pour le département IT. C'est la réponse qui a recueilli le plus de suffrage, juste devant l'accroissement de la compétitivité (14%). Le Cloud Computing n'est cité que près d'une fois sur dix (11%), tout comme l'usage des réseaux sociaux.

A noter que les réponses des DSI français se distinguent une nouvelle fois de la moyenne, puisque c'est selon eux la réduction des budgets qui est le facteur de changement le plus significatif (contre 8% des DSI interrogés dans le monde), devant l'accroissement du volume de données (17%). Troisième réponse la plus citée par les DSI français : la réduction d'effectif, alors que c'est le 9e facteur le plus cité au niveau mondial avec 6%, juste devant la consumérisation de l'IT (5%).


En savoir plus

CA Technologies a mandaté Vanson Bourne, un cabinet indépendant spécialisé en technologies, pour conduire de façon indépendante l'étude présentée dans ce dossier. 685 interviews téléphoniques ont été conduites au cours de l'été 2011 auprès de DSI d'entreprises d'au moins 500 salariés dans les secteurs des télécommunications, de la grande distribution, des services financiers et de l'industrie manufacturière.


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