dimanche 8 avril 2012

Syntec Numérique : « On oppose la ré-industrialisation au numérique, c’est une erreur majeure »

A lire sur:  http://www.itespresso.fr/syntec-numerique-on-oppose-la-re-industrialisation-au-numerique-cest-une-erreur-majeure-52450.html

Guy Mamou-Mani, Président du Syntec Numérique, constate que tous les candidats ignorent les enjeux du secteur IT. Pas payant électoralement ?
Le Syntec Numérique vient de présenter son bilan 2011 et ses perspectives 2012.
On aura l’occasion d’y revenir mais la question de l’élection présidentielle et de l’intérêt des candidats vis-à-vis du secteur IT a occupé une grande partie du déjeuner de presse.

Le constat est navrant, selon Guy Mamou-Mani, Président du Syntec Numérique : sur les dix candidats à l’élection présidentielle, aucun ne porte un réel intérêt au secteur IT.
Pourtant, la chambre professionnelle des sociétés de conseils et de services informatiques a émis « Dix propositions » condensées pour les candidats engagés dans la course à la présidentielle.
S’il n’y avait qu’un proposition à retenir, ce serait celle la filière de formation du numérique considère notre principal interlocuteur.
Mi-janvier, Syntec Numérique s’est associée à une vingtaine de groupements IT et télécoms (AFDEL, ACSEL, FEVAD, FFT…) pour tenter de parler à l’unisson du développement de l’économie et de la compétitivité numérique.
Rien n’y fait. Le numérique ne semble pas un enjeu décisif de la campagne, soupire Guy Mamou-Mani.
Difficile de faire entendre sa voix : sur 10 candidats officiels, le Syntec Numérique a pu exposer ses propositions à trois d’entre eux : Nicolas Sarkozy, François Bayrou et François Hollande.
Et encore, la rencontre s’est passée avec les conseillers des candidats en charge de l’économie numérique…
Un quatrième a montré un certain intérêt mais il a abandonné la course (Hervé Maurin).
Alors, le numérique est-il inaudible en temps de crise ?
Alors que l’on martèle que l’économie numérique est source d’emplois et de vitalité d’un pays, pourquoi les candidats à l’élection présidentielle sont si frileux alors qu’il mène des campagnes Web « très offensives » ?
Quelques pistes sont évoquées au-delà du problème générationnel, du manque d’intérêt vis-à-vis des nouvelles technologies, du manque de pédagogie des élus politiques et de la valeur ajoutée que peut apporter secteur IT à l’économie globale.
Quelle place du numérique dans la « ré-industrialisation » ?

Le secteur numérique traînerait « une mauvaise image car perçue comme destructeur d’emplois ».
Pourtant, la récente publication du rapport du cabinet de consulting McKinsey, considérant l’Internet comme « un accélérateur de développement » en France, devrait pourtant faciliter la prise de conscience des enjeux liés au numérique.
Autre raison avancée : la méfiance vis-à-vis des opérations de lobbying. La réflexion « Vous êtes corporatiste, vous êtes juste là pour développer votre business », Guy Mamou-Mani l’entend de la bouche de ses interlocuteurs politiques.
C’est en partie vraie mais il faut dépasser cette vision au nom d’une vision économique à long terme et donc de  l’intérêt national, estime le Président du Syntec Numérique.
« Le volet numérique dans le Grand Emprunt est une initiative intéressante. Même amputé de 500 millions d’euros, il reste tout de même deux milliards », considère le président du Syntec Numérique.
La volonté des pouvoirs publics de pousser le déploiement de la fibre optique sur le territoire (notamment financé par les « Investissements d’avenir ») est bien perçue.
Mais, pour la chambre des professionnels de l’IT, ce n’est qu’un préalable pour entrer dans la société numérique et favoriser l’industrie, la recherche, les formations, l’e-administration…
Mais là où la charge se montre la plus pertinente, c’est sur la question de la « ré-industrialisation » de la France, thème de prédilection des candidats à l’Elysée.
« On oppose la ré-industrialisation au numérique, c’est une erreur majeure », considère Guy Mamou-Mani.
Le patron du Syntec Numérique s’appuie sur la contribution sur le thème de la « néo-industrialisation » de Henri Verdier, Président du pôle de compétitivité Cap Digital.
Dans la perception des candidats en lice pour l’Elysée, le fait de développer des emplois dans l’industrie automobile semble plus parlant aux yeux des Français que ceux créés dans le secteur du numérique, « moins visibles médiatiquement ». Là encore, on pourrait parler d’une vision à court terme…
Mais, l’argumentaire pro-numérique présente aussi des failles.
Sur une simple question du type « le cloud va-t-il créer ou détruire des emplois », nos interlocuteurs du Syntec Numérique  considèrent que l’informatique en nuage va « dynamiser l’activité » du secteur IT mais l’apport en termes de recrutements nets est moins évident.
Cela nécessite une prise de risque « courageuse » selon Guy Mamou-Mani.
Mais les candidats à l’Elysée n’auront pas la patience de tendre l’oreille en pleine ligne droite…
Désolé, mais le numérique ne fait pas bouger les sondages d’intention de vote (sauf peut-être la question de la Hadopi parmi les jeunes électeurs), passez votre chemin et revenez plus tard.
CNNum : « un job magnifique » réalisé par Gilles Babinet
Guy Mamou-Mani, Président du Syntec numérique, a dressé un bilan de la première année du Conseil national du numérique. « Gilles Babinet [premier président] a fait un job magnifique. Il vient du monde Internet et s’est approprié les enjeux industriels. » On connaît désormais le nom de son successeur : Patrick Bertrand (CEGID et AFDEL, l’autre grand club des éditeurs de logiciel). « On ne peut que s’en féliciter », assure Guy Mamou-Mani, qui partage avec Patrick Bertrand « une communauté de vues sur tous les sujets ». « On soutiendra le CNNum », assure le président du Syntec numérique. Mais là aussi, il considère que le conseil consultatif en charge d’éclairer les pouvoirs publics sur les questions du numérique « n’a pas de message pendant la campagne présidentielle ».

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