mercredi 6 juin 2012

Applications SaaS et mobilité: de l’importance de l’ADN mobile

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Les terminaux mobiles prennent une part de plus en plus importante dans nos usages connectés, qu’il s’agisse d’usages personnels ou d’usages professionnels. Cette tendance  s’observe au travers des chiffres du trafic moyen de l’internet fixe qui décroissent alors que celui sur mobile est en explosion ( voir l’étude ) et au niveau professionnel par le phénomène du BYO (Bring Your Own) avec de plus en plus de travailleurs qui utilisent leurs propres smartphones et tablettes tactiles dans le cadre de leur activité professionnelle.
L’enjeu pour beaucoup d’éditeurs de logiciels est de pouvoir surfer sur cette vague et de proposer des versions mobiles de leurs solutions.
Cette tâche est beaucoup moins évidente qu’elle ne paraît, le format mobile nécessite un état d’esprit et une approche totalement différents du format fixe. Bien souvent les versions mobiles sont de simples portages des versions desktop/navigateur alors qu’elles nécessiteraient d’être repenser à partir d’une feuille blanche.
Pour illustrer cette difficulté on peut se pencher sur l’exemple des services B2C dédiés aux consommateurs grand public. Dans beaucoup de cas on retrouve cette difficulté des acteurs dominants de “l’internet fixe” à dominer sur format mobile.
Un des exemples les plus récents qui vienne à l’esprit est celui de Facebook . Le géant social a dernièrement déboursé 1 milliard de $ pour acquérir l’application mobile Instagram. Instagram connaît une croissance fulgurante sur mobile, en à peine quelques mois plusieurs dizaines de millions d’utilisateurs se sont inscrits déclenchant le signal d’alarme chez Facebook qui s’est empressé d’acquérir la startup califronienne pour se protéger de cette menace. Car si l’application mobile Facebook est un énorme succès sa position sur l’échiquier du mobile est loin d’être assurée. Le géant a fait face à plusieurs échecs avec ses applications de messaging et de photos, tout comme dans son approche de la géolocalisation (maintenant abandonnée). De plus Facebook reste plus que jamais à la merci d’Apple et de Google qui sont maîtres des plateformes mobile iPhone et Android. Facebook a assuré sa position dominante de réseau social sur internet mais sur mobile sa position est beaucoup plus précaire.
Parmi les autres exemples citons Zynga , le géant du social gaming sur le web qui a toutes les peines du monde à s’imposer sur mobile et doit se rabattre comme Facebook sur une stratégie défensive de rachats d’acteurs 100% mobile (Words, Draw Something…).
Beaucoup des acteurs dominants du mobile se sont lancés comme des pure players mobiles, ne proposant bien souvent aucune version desktop: Instagram pour le partage des photos, Foursquare sur la géolocalisation, Flipboard pour les magazines interactifs, Rovio pour les jeux (avec Angry Bird) etc…
Une partie de l’explication du succès de ces applications est leur focus 100% mobile, ces entreprises ont comme ADN le mobile. Leur approche n’a pas été de transposer des usages du web fixe sur un écran smartphone, mais bien de repenser une expérience d’utilisation complètement adaptée au format mobile.
Pour revenir au monde des SaaS B2B (donc destinés aux professionnels) je me demande si cette tendance va se répliquer. Le monde des applications mobiles B2B est encore loin de la maturité de celui du B2C mais on voit déjà se dessiner un marché ou les gros proposent des versions mobiles de leurs solutions (Microsoft et Apple avec leurs suites bureautique: Keynote, office etc…) et où des plus petits construisent des applications bien plus innovantes car pensées 100% pour un usage mobile.
Actuellement il n’y a pas d’équivalents des Instagram, Rovio, Foursquare ou Flipboard au niveau B2B. La question est de savoir si cela est possible . Y-a-t-il de la place pour des acteurs B2B 100% mobiles? Pourront-ils acquérir une taille suffisante pour devenir de vrais poids lourds? Le B2B est-il trop compliqué à pénétrer pour ces startups? Les cycles de ventes et d’éducation du marché sont-ils trop lents par rapport à celui du B2C?
D’un point de vue 100% produit je reste convaincu qu’il faille pour une entreprise avoir dès le départ un  ADN mobile pour créer des applications innovantes. Il est très dur avec les mêmes équipes, les mêmes réflexes clients et business arriver à percer sur smartphone et tablettes avec un concept nouveau.
Il y a selon moi de belles opportunités pour de jeunes startups à se lancer directement dans le B2B sur mobile et à innover. La mobilité permet de créer de nouveaux usages pour les professionnels, le grand jeu est maintenant de trouver la clef d’entrée, d’autant que même s’il est difficile de s’imposer comme leader il y aura de nombreuses opportunités de rachats par les géants comme Microsoft, Google et autres SalesForce.

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