jeudi 21 novembre 2013

Exigences mal définies : la raison de l’échec des projets externalisés de développement

A lire sur:  http://www.lemagit.fr/actualites/2240209311/Exigences-mal-definies-la-raison-de-lechec-des-projets-externalises-de-developpement


Cyrille ChaussonPublié: 19 nov. 2013


Pourtant, en dépit du niveau de criticité élevé des applications placées entre les mains de prestataires tiers, seulement 16% peuvent affirmer ne pas avoir été affectés négativement par un projet externalisé. Ce qui veut ainsi dire que pour 5 entreprises sur 6, l’externalisation n’aura pas été profitable, ou du moins, n’aura pas livré les résultats espérés. 16% parlent même de « cauchemard » ou d’échec total, 26% comme embarrassant et 28% comme ingérables.
Une définition des exigences aléatoire
Les causes ? Le manque voire l’absence de gestion des exigences, ont rapporté la majorité des entreprises. Serait-ce alors un problème d’agilité ? Ainsi 55% citent les trop nombreux changements des critères du cahier des charges intervenus pendant le projet, et 47% l’incompétence des prestataires à pouvoir interpréter correctement ou gérer ces exigences.
Parmi les points bloquants, l’étude identifie notamment le nombre élevé de personnes en charge de définir les exigences. Ainsi 85% des entreprises sondées rapportent s’appuyer sur plusieurs acteurs pour former un cahier des charges. Une tâche d’autant plus difficile que très peu d’entreprises utilisent d’outils adéquats capables de gérer, contrôler et partager ces exigences. La grande majorité s’appuyant encore, à 76%, sur l’inévitable tableur Excel. 73% affirment utiliser des documents écrits de type Word.
Mais ce n’est pas le plus important. Car là où le bât blesse : la définition précise du cahier des charges, et des exigences qui y sont associées, n’est pas un pré-requis des prestataires, dans la majorité des projets. Ce n’est qu’un pré-requis dans 32% des cas, révèle l’étude. Autre élément clé , les entreprises peinent à définir eux-même leurs exigences. Et s’adossent ainsi à un système de modifications des besoins dans le temps, avec une fréquence plus ou moins fluctuante - étonnant lorsqu’on ne possède d’outils de gestion adéquats. 20% des entreprises opèrent des changements une fois par semaine, 21% une fois par quinzaine, 27% une fois par mois. Mais si les exigences de base ne sont pas clairement définies, comment connaître le degré de pertinence de ces modifications, résume l’étude.
Conséquence, souligne Vanson Bourne, seulement 2% des projets externalisés de développement et de test sont livrés complètement finalisés. 31% en moyenne demandent un travail supplémentaire. Plus grave, la hausse des coûts justement provoqués par les modifications à répétition. Seulement 4% n’évoquent pas ces coûts imprévus. Mais pour 47% des entreprises sondées, il s’agirait toutefois d’une stratégie de prestataires pour faire gonfler leur facture. Une façon aussi de comprendre pourquoi ils ne chercheraient pas définir plus précisément les exigences en amont du projet.

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