jeudi 5 juin 2014

"Les entreprises doivent faire preuve de créativité pour attirer les talents"

A lire sur: http://www.lecho.be/sas/newinsights/Les_entreprises_doivent_faire_preuve_de_creativite_pour_attirer_les_talents.9497303-7709.art

Les organisations devront se résoudre à faire de sérieux efforts pour recruter et retenir les employés les plus talentueux. Facteur clé pour y parvenir : un environnement de travail flexible ayant recours aux dernières technologies.
©rv
"Les salariés sont la pierre angulaire de toute organisation. Par conséquent, chaque entreprise doit veiller à leur développement et leur engagement. Dans cette optique, les entreprises qui souhaitent attirer les meilleurs talents peuvent vraiment faire la différence. " C’est ce qu’affirme Seshni Samuel, Talent Leader chez EY pour la zone Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique. Les entreprises, qui ont plus que jamais besoin d’éléments à fort potentiel, n’ont d’autre choix que de se livrer une concurrence féroce entre elles. En outre, il ne suffit plus aujourd’hui d’appâter des candidats talentueux avec un package salarial attractif. Les entreprises qui souhaitent recruter les meilleurs éléments doivent se présenter sur le marché comme un employeur attrayant. Quel est l’enjeu ? L’employé n’est pas simplement vu comme une somme de compétences, mais comme une personne avec certains besoins liés à sa vie privée. La flexibilité est à cet égard primordiale. Les collaborateurs devraient avoir la possibilité de déterminer leur lieu et leur horaire de travail. Ce facteur aura également un impact majeur sur l’environnement de travail du futur.
"  Le changement technologique aidant, les salariés travailleront de plus en plus à domicile tout en continuant à nouer facilement des contacts avec leurs collègues aux quatre coins du globe. L’environnement de bureau classique n’a dès lors plus d’avenir. Le lieu de travail du futur, c’est une plateforme où se rencontrent les collègues, un endroit où les collaborateurs peuvent avant tout nourrir leur inspiration", explique Rudi Braes, managing partner chez EY Belgique.
Pourquoi est-il plus important que jamais pour les entreprises d’investir dans les talents ?
BRAES : " Il a toujours été difficile d’attirer les meilleurs talents pour les entreprises, mais ce sera à l’avenir encore beaucoup plus difficile parce que le besoin de collaborateurs talentueux se fait aujourd’hui plus que jamais ressentir. C’est pourquoi chaque organisation a besoin d’une vision pour ses futurs collaborateurs. Le monde dans lequel nous vivons est en effet en train de changer rapidement. Non seulement les nouveaux développements technologiques génèrent une véritable révolution, mais les salariés ont aussi des attentes différentes. Les entreprises qui veulent rester compétitives à l’avenir doivent assimiler ces nouveaux développements sociaux. "
SAMUEL : " Les vrais talents se verront toujours offrir une multitude de choix : ils peuvent invariablement choisir où et pour qui ils vont travailler. Cela signifie que chaque entreprise doit envisager une stratégie pour convaincre ces personnes de se mettre à son service. Et dans ce domaine, les entreprises doivent impérativement se montrer plus créatives. Car il ne s’agit pas seulement d’attirer les meilleurs éléments ; il faut également créer un environnement propice à l’épanouissement des personnes talentueuses. Attirer simplement les meilleurs talents ne constitue pas une garantie de succès car, in fine, il en va de la façon dont toutes ces personnes collaborent entre elles. "
Comment créer un environnement propice à l’épanouissement des meilleurs talents?
BRAES : " Les salariés ont besoin de sentir qu’ils font partie d’une organisation inspirante et chaleureuse où ils peuvent donner libre cours à leur créativité et s’épanouir. L’entreprise doit développer une vision en matière de développement durable et partager les valeurs qu’elle souhaite promouvoir. Parce qu’aujourd’hui, contrairement à jadis, les personnes diplômées entendent bien faire la différence dans la société. En tant qu’entreprise, il vous faudra formuler une réponse appropriée. "
SAMUEL : " Songez à ouvrir une fenêtre sur le monde pour vos salariés, cela vous sera également bénéfique. Une organisation internationale dispose évidemment dans ce domaine d’une longueur d’avance, car elle peut mettre en contact beaucoup plus rapidement des collaborateurs originaires de pays différents et appartenant à des cultures différentes. C’est incroyablement enrichissant et cela favorise la créativité. Cela génère sans cesse de nouvelles expériences riches en enseignements. "
Des signaux alarmants émergent çà et là en matière de bien-être psychologique des salariés. Comment une entreprise devrait-elle réagir à ces signaux ?
SAMUEL : " Vous ne pouvez pas considérer un employé comme la simple somme de ses compétences. Il faut tenir compte de tous les aspects de sa vie. C’est pourquoi il est si important d’adopter de nouvelles façons de travailler, parce que chaque employé n’emprunte pas la même voie pour obtenir des résultats optimaux. Chaque employé se retrouve dans une situation différente : la vie d’un ménage à deux revenus est très différente de celle d’un parent seul ou d’une personne ayant la charge d’un membre de sa famille. Compte tenu de ces différences, il serait insensé de vouloir imposer à tous la même méthode de travail. Les collaborateurs ont besoin de se concentrer sur l’output et non sur l’input. Cela se fait principalement en plaçant l’accent sur la flexibilité. Le lieu et l’horaire de travail sont sans importance tant que le résultat est satisfaisant. C’est le seul moyen de donner aux personnes le sentiment qu’elles évoluent dans un environnement où elles peuvent non seulement déployer tout leur potentiel, mais où elles
Seshni Samuel 
  • Talent Leader chez EY pour la zone Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique.
  • Membre du Comité exécutif de la zone EMEIA (Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique). 
  • Nommé associé en 2007. 
  • A oeuvré pour diverses organisations internationales telles qu’Unilever et IBM. 
  • Engagé en 2005 chez EY Afrique du Sud en tant que senior manager.
trouvent aussi un juste équilibre dans leur vie privée."
BRAES : " Vous ne devriez jamais vous retrouver tout à fait seul dans une organisation, mais toujours être en mesure de parler de vos problèmes avec quelqu’un. La création d’équipes joue dans ce domaine un rôle très important. De cette façon, vous rassemblez en premier lieu davantage de compétences qui vous permettent de mieux résoudre les problèmes et d’offrir un meilleur service à vos clients. En même temps, cela donne aux membres de l’équipe l’occasion d’apprendre les uns des autres et de continuer de se développer. En fin de compte, c’est toujours la meilleure recette contre l’épuisement professionnel. En élaborant pour vos collaborateurs un plan de carrière bien pensé, vous leur offrez constamment de nouvelles expériences, de nouveaux défis et, dans la foulée, vous leur permettez d’endosser de nouvelles responsabilités. C’est la garantie d’un changement et d’une perspective d’avenir ".
Quel est le rôle de la technologie dans l’environnement de travail du futur ?
SAMUEL : " Elle n’est rien de moins qu’un levier pour chaque entreprise. La technologie n’apporte pas seulement sa contribution à la façon dont les salariés accomplissent leurs tâches quotidiennes, elle favorise également un progrès significatif dans la création d’un environnement de travail flexible. Grâce aux avancées technologiques, quiconque peut travailler où et quand il le désire, sans perdre le contact avec ses collègues. Grâce aux webcasts, il est possible de suivre des formations sans devoir être présent physiquement, et des équipes virtuelles permettent à des collaborateurs basés partout dans le monde de collaborer. Tout cela grâce aux nouveaux développements technologiques. "
Rudi Braes 
  • Depuis le 1er juillet 2012, managing partner pour la Belgique et les Pays-Bas, et membre du Comité exécutif de la zone EMEIA (Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique).
  • En 2011, membre du conseil d’administration d’EY Belgique et Pays-Bas en tant que COO et managing partner d’EY Belgique.
  • Nommé associé en 2000.
  • Entré au service d’EY Belgique en 1990.  
BRAES : " C’est une évolution impossible à arrêter. La jeune génération donne un sens tout nouveau aux contacts sociaux. Certes, nos jeunes sortent moins, mais derrière l’écran de leurs ordinateurs portables et de leurs smartphones, ils font partie d’un réseau social élargi. À mesure que cette génération entrera sur le marché du travail, les moyens de communication deviendront de plus en plus importants dans la vie de l’entreprise. Je suis convaincu que dans un avenir proche, le nombre de personnes travaillant à domicile ne cessera d’augmenter. On aura toujours besoin de bureaux, certes, mais ils se transformeront en autant d’endroits où les collaborateurs nourriront leur inspiration, plus qu’un simple lieu de travail. "
Les progrès technologiques rendent souvent les personnes joignables à tout moment de la journée. Ne faut-il pas y voir un danger ?
SAMUEL : " Une entreprise ne peut attendre de ses salariés qu’ils soient disponibles 24 heures sur 24. Ce n’est pas dans cette optique que les entreprises devraient utiliser les nouvelles technologies. Elles doivent créer, à l’aide des nouveaux outils technologiques, un environnement de travail flexible, où une attention particulière est accordée aux résultats et non à la façon dont le collaborateur parvient à les atteindre. Chaque individu est différent et c’est une notion qu’il est indispensable d’assimiler. Une mère qui veut aller récupérer son enfant à l’école à quatre heures de l’après-midi ne verra peut-être aucun obstacle à travailler encore deux heures dans la soirée. Les nouvelles technologies ne servent donc pas à être disponible en permanence, mais plutôt à trouver un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Les entreprises devraient avant tout rechercher ce qui fonctionne le mieux pour les individus, de manière à ce qu’ils puissent donner du sens à leur travail et à la façon dont ils souhaitent l’effectuer. C’est le modèle de l’avenir. "
BRAES : " C’est une bonne chose non seulement pour les salariés, mais également pour la société. Ainsi, EY éprouvait il y a quelques années des difficultés à retenir les éléments féminins au sein de son entreprise, car il leur était difficile de concilier vie professionnelle et vie privée. Depuis, nous avons initié un projet très fortement axé sur la flexibilité. Il est à présent possible de travailler plus longtemps pendant les périodes de pointe, mais de passer plus de temps chez soi pendant les vacances scolaires. Cette solution permet aux femmes de rester dans l’entreprise, ce qui suppose aussi une énorme valeur ajoutée pour notre organisation. "
Plus que jamais, les entreprises sont confrontées à des générations et des cultures différentes sur le lieu de travail. Un défi parfois impossible à relever ?
SAMUEL : " La diversité est essentielle pour une organisation. Il est évidemment beaucoup plus facile de tomber d’accord avec un homologue ayant la même origine culturelle et ethnique. Ce consensus ne donne toutefois pas nécessairement les meilleurs résultats, loin s’en faut. La diversité naît de la collaboration entre des personnes ayant des bagages très différents, qui génère automatiquement un surplus de créativité et débouche sur des idées plus innovantes. Pour cela, l’entreprise a besoin de gestionnaires d’équipes qui accordent la priorité à la diversité et à l’inclusion. Ils doivent être capables de tirer le meilleur d’un groupe très diversifié. Un tel gestionnaire saura apprécier ces différences et les utiliser comme levier de sorte que chaque membre de l’équipe puisse exprimer pleinement son potentiel. "
BRAES : " La valeur ajoutée de la diversité est déjà palpable lorsqu’un plus grand nombre de femmes assistent à une réunion. Elles abordent naturellement les idées sur le tapis avec un angle d’attaque différent. Il s’en dégage des solutions différentes et meilleures que lorsque l’éclairage est exclusivement masculin. Cet exemple démontre que la diversité enrichit considérablement une organisation. Le même principe s’applique à des personnes d’autres cultures ou d’autres pays. Elles abordent les problèmes avec une perspective différente et offrent parfois des solutions auxquelles vous n’auriez jamais songé. Cette interaction est la clé du succès de toute entreprise. "

Le lieu de travail de l’avenir

Dans un monde en rapide évolution, un bureau doit être plus qu’un endroit où les salariés passent le plus clair de leur temps assis, isolés dans leur coin. La nouvelle approche du travail introduit de la flexibilité afin que les salariés puissent eux-mêmes choisir où et quand ils travaillent. Cela devrait également se refléter dans l’environnement de bureau. « À l’avenir, les salariés ne devront plus accomplir une partie importante de leur travail au bureau. Cela ne signifie pas pour autant qu’on pourra se passer de bureaux, mais qu’il faudra leur donner un sens différent », selon Rudi Braes, managing partner chez EY Belgique.
« Le bureau traditionnel doit évoluer vers une plateforme de rencontre et d’échange d’idées.» Par conséquent, dites adieu au bureau classique où les salariés passaient leur temps rivés à leur bureau, scotchés à leur écran d’ordinateur, sans avoir échangé un mot de toute la journée avec leurs collègues. « Sur le lieu de travail de l’avenir, les cloisons séparant les différents espaces auront disparu et plus personne ne se verra assigner une place permanente. Chacun disposera du choix toujours renouvelé de l’endroit où il souhaite travailler. C’est ainsi qu’on apprend à connaître une myriade de nouvelles personnes avec qui partager des points de vue. Cette configuration nourrit beaucoup plus l’inspiration et favorise la créativité », affirme Rudi Braes.
SIX CARACTÉRISTIQUES DU NOUVEAU LIEU DE TRAVAIL 
  • Bureaux décloisonnés et spacieux avec salons qui facilitent les contacts entre collègues
  • Zone de 8 à 10m2 par employé sans bureaux fixes et préalablement attribués
  • Solutions de stockage et dépendance réduite au papier
  • Plusieurs environnements formels et informels, pour un travail à la fois individuel et collectif
  • Nouvelles technologies collaboratives telles que vidéoconférences, smart boards, etc.
  • Technologies susceptibles d’accroître la mobilité dans le bureau telles que wifi, desk monitors, etc.

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